L'Union africaine, c'est quoi ?
Cette semaine, vous avez peut-être lu que le Maroc a réintégré l’Union africaine. C’est l’occasion de s’intéresser à cette organisation internationale, son histoire, ses réussites et l’actualité qui l’anime.
Un peu d’histoire…
L’Union Africaine est une organisation internationale jeune : elle a été créée en 2002, par la Déclaration de Syrte (Libye). Aujourd’hui, il y a 55 états membres. Seul un pays de l’Afrique n’en fait pas partie, le Somaliland (territoire de la Somalie, autoproclamé indépendant mais non reconnu par la Communauté internationale).
Dès le début des années 60, plusieurs états africains ont manifesté leur volonté de se rassembler au sein d’une organisation. C’est en 1963 que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a été créée, par 32 états. Mais tout comme en Europe, les avis divergeaient sur la nature de cette organisation. Plusieurs chefs de gouvernements étaient partisans du fédéralisme, d’autres préféraient imaginer une « Afrique des Etats ». C’est cette vision qui a été imposée, et l’OUA est devenue une institution qui visait à faciliter et renforcer la coopération entre ses états membres. C’est en 2002 que l’Union africaine a succédé à l’OUA.
Inspirée de l’Union européenne, l’Union africaine est constituée de plusieurs institutions qui se partagent les pouvoirs : le Parlement panafricain, la Conférence (composé des chefs d’Etat), la Commission, qui détient l’autorité exécutive, et le Conseil exécutif qui rassemble les ministres des différents pays. L’Union africaine siège à Addis-Abeda, en Ethiopie.
De l’OUA à l’UA, les objectifs ont changé : la première prônait le respect de la souveraineté des états et par conséquence, la non-ingérence. Au contraire, l’UA met en avant ce droit d’ingérence (le droit que posséderait un pays ou groupe de pays d'intervenir dans les affaires intérieures d'un autre pays), afin de lutter contre les crimes de guerre et des génocides.
L’Union africaine se donne également pour missions du renforcement de la démocratie en Afrique, la protection des droits de l’Homme, le développement économique… La réalisation de ces missions ambitieuses dépend des états membres, qui comme au sein de l’Union européenne, ont un pouvoir considérable. L’ancien Secrétaire général adjoint de l’OUA, Gatien Pognon, parle même d’un « club de chefs d’Etat ». Malgré des limites et faiblesses, l’Union africaine reste l’organisation qui permet de réunir les Etats africains, et à travers laquelle ils essayent de renforcer leur coopération, et leur unité diplomatique, pour peser sur la scène internationale.
Un peu d’actualité : le retour du Maroc
Pourquoi le Maroc avait-il quitté l’Organisation de l’unité africaine ? C’est en 1984 que le Maroc s’est retiré de l’OUA, car il s’opposait à l’admission au sein de l’organisation, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). La RASD n’est pas reconnue par la communauté internationale. Le Maroc refusait son admission principalement pour des raisons de territoire : le Maroc contrôle 80% du territoire de la RASD, qui se veut autonome et indépendante. C’est pourquoi Rabat a mené cette « politique de la chaise vide » en quittant l’Union africaine.
Alors que l’Union africaine reconnaît la RASD comme un Etat, l’Organisation des Nations Unies (ONU) ne reconnaît ni la RASD, ni la souveraineté du Maroc sur le territoire revendiqué : le Sahara occidental.
Lundi 30 janvier, les Etats membres de l’Union africaine ont approuvé la réintégration du Maroc, alors que la question du Sahara reste non résolue. Pour l’Union africaine, le Maroc représente la sixième puissance économique du continent, sa contribution, notamment financière, sera donc très importante pour l’organisation. Celle-ci est financée à hauteur de 70% par des donateurs étrangers, parmi lesquels les Etats-Unis, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Chine et la Turquie. Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine va-t-il permettre la résolution du conflit sur le Sahara occidental ? Rien n’est certain.
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