L’eau, cet or blanc, pourrait-il réellement nous manquer ?

Le vin du futur

Dans le contexte du changement climatique et des épisodes de sécheresse qui se multiplient, des projets intéressants existent au niveau régional notamment. C’est le cas du projet Irri-Alt’Eau dont le but est de développer une pratique sûre d’irrigation de la vigne avec des eaux usées traitées pour cet usage. Ce projet collaboratif existe depuis 2013 et est porté par l’INRA et la région Occitanie. La force d’un tel projet réside dans le fait qu’il regroupe des entreprises privées, des collectivités et L’Inra (Institut National de le Recherche Agronomique).

Il est ainsi possible grâce à un système épuratoire à bas coût, de traiter les eaux usées d’une commune par exemple pour l’usage agricole. Un prototype a été installé sur la station d’épuration de Narbonne plage, et les tests effectués depuis 2013 sont encourageants. Quatre types d’eau ont été comparés : l’eau potable comme témoin, l’eau traitée de qualité B autorisée pour irriguer la vigne, l’eau de qualité C à titre expérimental et l’eau de surface dite « agricole ». Compte tenu des résultats, l’eau de qualité C est désormais autorisée pour la micro irrigation (irrigation par goutte à goutte) des vignes.

Les eaux usées traitées présentent aussi l’avantage de contenir des macro et micro nutriments précieux et de la matière organique résiduelle, favorables pour la vie microbienne dans les sols. Cette eau contient une charge nutritive plus élevée que l’eau dite de surface, ce qui pourrait aussi réduire le besoin en engrais synthétiques.

Après plusieurs années d’études, il s’avère qu’il n’y a pas de différences constatées dans le sol et que la qualité du vin issu de ces vignes est préservée. Ces eaux de qualité maîtrisée pourraient répondre à la pénurie d’eau de plus en plus fréquente.

Mais ce type d’irrigation rencontre de la réticence qui réside d’une mauvaise image de la part de certains acteurs du secteur et du grand public. Et pourtant, les consommateurs que nous sommes mangent déjà des fruits, des légumes et boivent des vins importés de pays tels que l’Espagne, Israël ou l’Australie qui réutilisent les eaux usées dans leurs productions agricoles. Même la célèbre pomme de terre de Noirmoutier est cultivée avec de l’eau traitée !

Adapter la gestion de l’eau permettra ainsi de préserver les vignobles de demain et plus globalement l’agriculture des territoires.

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Et pour en savoir plus sur le projet Irri-Alt’Eau, visionnez cette vidéo : https://www.actu-environnement.com/ae/news/irrignation-vignes-eaux-traitees-station-epuration-25154.php4