L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), vous connaissez ?

C’est un évènement qui s’est déroulé en même temps que le G7. Vous avez peut-être entendu parler de cette réunion qui s’est déroulé ce week end au Canada, compte tenu de la tension « commerciale » qui monte entre les Etats Unis de Donald Trump et les Européens.

En revanche, on a beaucoup moins parlé de l’OCS. Pourtant cela mérite qu’on vous en parle car cette réunion pourrait bien avoir un impact dans un avenir proche sur l’organisation économique mondiale.

Un peu d’histoire…

Le G7 se réunit une fois par an et il regroupe la France, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, l’Allemagne et les Etats Unis. Il s’est réuni pour la première fois en 1975 en France sous l’impulsion du Président Valérie Giscard d’Estaing. Au départ, le G7 représentait soixante pour cent du PIB mondial et aujourd’hui il en représente quarante pour cent. La Russie en a été exclue en 2014.

L’OCS a été créée en 2001 par la Chine et la Russie pour coopérer en matière de lutte contre le terrorisme notamment. Elle se réunit une fois par an elle aussi et cette année la rencontre se déroule en Chine à Qingdao (9 millions d’habitants).

Depuis l’année dernière, d’autres pays ont rejoint l’Organisation de Coopération de Shanghai et non des moindres. Il s’agit de l’Inde, du Pakistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, du Kazakhstan et du Kirghizistan. Désormais l’OCS représente 40% de la population mondiale. Mais surtout elle représente 40% des réserves de gaz, 30% des réserves d’uranium, et environ 20% de la richesse mondiale. On estime qu’à l’horizon 2050, l’OCS représentera 40% de la richesse mondiale comme le G7 actuellement.

L’OCS poursuit sa mission première de coopération en matière de sécurité en lançant cette année la création d’une agence anti-drogue ; et développe de plus en plus de projets économiques dans l’énergie et les télécommunications notamment. La Chine a annoncé le projet de création d’une banque régionale de développement et évoque même une zone de libre-échange. La Chine souhaite également faire avancer le projet des « Nouvelles routes de la soie » qui représente la construction d’infrastructures colossales à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Doit-on y voir la création d’un nouvel ordre économique mondial ?

Deux candidats souhaitent rejoindre l’OCS, il s’agit de la Turquie et de l’Iran. Ce dernier a déjà le statut d’observateur et cette année le Président iranien sera présent à cette réunion.

Cette puissance montante suppose que des modifications importantes vont probablement transformer l’ordre économique mondial dans les prochaines années. La Chine et l’Inde ont décidé par exemple de contourner les menaces de Donald Trump envers les entreprises qui continueront à travailler avec l’Iran. Ces deux puissances économiques ont pour projet de créer une monnaie virtuelle commune pour faciliter les importations du pétrole iranien et le développement de projets autour du gaz en particulier.

Compte tenu de tous ces faits, on comprend pourquoi pour la première fois il y avait plus de journalistes accrédités à la réunion de l’OCS soit 3000 pour seulement 2500 au G7…