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Les iraniens aussi, ont rendez-vous avec les urnes

Parmi les scrutins qui rythment l’année 2017, il y a celui qui aura lieu le 19 mai en Iran. Dans le contexte actuel de tensions, le résultat des élections iraniennes aura un impact certain sur les futures relations de l’Iran avec les autres pays du Moyen-Orient, mais aussi avec les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le 15 avril, jour de la fermeture de la période d’inscription des candidatures à l’élection présidentielle, 1636 candidatures ont été comptabilisées. C’est maintenant au Conseil des gardiens de la Constitution de valider les candidatures, et ce avant le 27 avril. Ce Conseil des gardiens est composé de douze membres : six religieux et six juristes. Il veille principalement à la compatibilité des lois, avec la Constitution, et avec l’islam. Ainsi, chaque loi votée par l’Assemblée doit obtenir l’approbation de ce Conseil. Il va filtrer les candidats à l’élection selon leur loyauté au régime, et leur dévouement à la doctrine du « Velayat-e-faghih », la suprématie du Guide religieux.


Parmi les 1636 candidats, voici les deux principaux opposants : le Président actuel, Hassan Rohani, qui avait été élu en 2013 à la présidence de la République islamique d’Iran. Et face à lui, Ebrahim Raisi, candidat conservateur, est considéré comme le principal rival de l’actuel Président. Rohani est dit « modéré », il est d’ailleurs soutenu par plusieurs partis modérés et réformateurs. Il sera évidemment jugé par les électeurs selon le bilan de son mandat, qui a été principalement marqué par l’accord sur le nucléaire établi en 2015 avec les grandes puissances. Bien que son bilan économique reste mitigé, la division du camp des conservateurs pourrait lui servir et le reconduire à la présidence. Réelu, Rohani poursuivrait sa politique internationale qui consiste à réintégrer son pays dans la communauté internationale. En revanche, il est plus compliqué d’anticiper les positions du candidat conservateur, notamment sur l’accord avec le nucléaire. Ce scrutin est un événement majeur, qui sera très certainement surveillé par les dirigeants des grandes puissances.


Les iraniennes ignorées

En 2016, pour les élections législatives, le Conseil des Gardiens avait rejeté les 161 candidates à l’Assemblée des Experts. Aucune femme ne figurait ainsi sur la liste finale des candidatures. Pour ce qui est du Majlis (Parlement), neuf femmes figuraient parmi les parlementaires. Mais ces neuf parlementaires féminines ne se sont pas engagées à améliorer les conditions des femmes iraniennes depuis leur élection. C’est pourquoi plusieurs militantes des droits des femmes ont lancé une campagne intitulée « Pour mettre fin au Parlement masculin », et ont ainsi réussi à faire élire treize femmes aux élections partielles. L’amélioration des droits des femmes est un long combat, rythmé par des victoires et des retours en arrière. Leur liberté est conditionnée, et l’égalité des sexes n’est toujours pas reconnue en Iran.

Alors que Hassan Rohani représentait un espoir de réforme et de modernisation pour le pays, les droits des femmes iraniennes n’ont pas évolué, et plusieurs lois discriminatoires ont été adoptées au cours de son mandat. En 2013 par exemple, le gouvernement Rohani a légalisé le mariage entre un père et sa fille adoptive. Tout aussi scandaleux, l’âge légal de mariage pour les filles est de 13 ans, et ce depuis 1979.

Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer les droits des femmes en Iran, et cela même dans un pays qui souhaite développer son économie et ses relations extérieures. Et on peut le constater, la liberté et l’égalité des femmes sont loin d’être au cœur de cette élection.


Mais comment un pays peut-il véritablement se développer et prospérer sans la participation active des femmes, qui représentent plus de 49% de la population iranienne ?

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