La Somalie n'en finit plus de compter ses morts
Ce samedi 14 octobre dans la capitale du pays Mogadiscio, un attentat de très grande ampleur a fait au moins trois cent morts et près de 500 blessés. Ces chiffres donnent le vertige et le quartier très fréquenté où a eu lieu cette attaque terroriste ressemble aujourd’hui au chaos. Ce bilan très lourd s’explique par le fait que le camion piégé était stationné à côté d’un autre camion qui transportait du combustible qui s’est enflammé après l’explosion et a provoqué un gigantesque incendie.
Cet attentat au camion piégé reste non revendiqué pour l’instant, cependant, il est attribué au groupe islamiste Chebab qui contrôle une partie du pays depuis de nombreuses années.
Un peu d’histoire
La dictature, le népotisme, la corruption et la famine ont anéanti le pays qui compte plus de 10 millions d’habitants. Au cours des années 1990, l’Etat somalien s’est effondré entraînant ainsi le début de la guerre civile. Au cours de cette période, la communauté internationale l’a même considéré comme « défaillant » alors qu’il était sous le joug des seigneurs de guerre. Dès lors l’histoire du pays fut marquée par une multitude d’attentats commis par ce groupe terroriste très proche d’Al Quaïda qu’on appelle les « shebabs ». La faiblesse de l’Etat miné par la corruption leur permet même de se substituer à lui, dans les zones qu’ils contrôlent.
Un pays morcelé et corrompu
Et pourtant l’aide de la communauté internationale se chiffre en millions de dollars. Elle apporte son soutien dans la formation d’un gouvernement, elle aide à reconstruire des infrastructures, à former des policiers et des soldats somaliens… en vain ? Le pays est toujours gangréné par la guerre civile.
En février 2017, un nouveau président a été élu : Mohamed Abdullahi Mohamed dit « Farmajo ». Sa tâche est immense, et il rencontre déjà des problèmes internes : il doit faire face à la double démission de son ministre de la Défense et de son chef de l’armée nationale survenue il y a quelques jours.
Le pays fragilisé et traumatisé par cet attentat espère un avenir meilleur grâce à un allié de poids tel que la Turquie. En effet, quelques heures après l’attentat, le Président turc n’a pas hésité à fournir de l’aide humanitaire et des premiers secours à la Somalie. Un pont aérien pour le transfert des blessés les plus graves a même été initié. Ce soutien même s’il est indispensable à la Somalie meurtrie n’est évidemment pas dénué d’intérêt car la Turquie espère ainsi se positionner comme le leader régional
musulman, et permettre également aux grandes entreprises du bâtiment turques, proches du pouvoir, d’être les premières à reconstruire le pays.
Il reste tout à faire en Somalie… et le territoire indépendant voisin du Somaliland pourrait peut-être lui servir d’exemple à suivre. En effet, ce petit pays qui a fait sécession avec la Somalie en 1991 et qui n’est pas reconnu par l’ONU, ne peut compter que sur lui-même et il parvient à fonctionner de manière relativement démocratique.
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