Et si on parlait de foot depuis l’Inde et la Chine ?
La coupe du monde de football 2018 a sacré une nation, la France, qui porte un amour inconditionnel pour ce sport. Mais qu’en est-il en Chine et de l’Inde ? Pourquoi ces deux pays qui représentent tout de même 40% de la population mondiale ne sont-ils pas présents dans cette compétition ? Nous allons tenter de vous expliquer pourquoi.
En Inde le sport qui génère le plus d’audimat et de revenus est le cricket, héritage de la colonisation britannique. Le football est cependant un sport populaire car c’est le troisième sport le plus regardé dans le pays, près de 216 millions de personnes auraient regardé les matchs de ligue nationale en 2016. La ligue nationale de football (la I-Ligue) existe depuis 2007 et regroupe dix clubs. Il existe également un championnat professionnel appelé « l’Indian Super League » qui compte aussi dix équipes. Ces deux championnats sont gérés par la AIFF ( All-Indian-Football Federation).
Le manque de moyens financiers et le fait qu’il n’y ait que trois clubs professionnels en Inde limitent considérablement le développement du football. Il y a très peu de sponsors et on ne compte que quelques écoles de football, il faut noter que ce n’est pas dans les habitudes des familles qui préfèrent payer des cours à leurs enfants plutôt que des activités sportives. A cela s’ajoute le fait que la fédération impose des règles strictes aux clubs, comme par exemple la limitation des dépenses liées aux salaires des joueurs ou encore le fait de n’autoriser qu’un seul joueur star « marquee playeur » dans une équipe. Certaines anciennes stars françaises comme David Trezeguet et Nicolas Anelka ont évoluées dans le championnat indien. La situation du football en Inde présente un certain intérêt pour la FIFA car le nombre de spectateurs avoisine les 74 millions, pour comparaison ce chiffre place l’Inde juste après la ligue anglaise. L’équipe nationale indienne est classée à la 96è place au classement mondial mais l’avenir semble prometteur car elle vient de remonter de 77 places en deux ans.
Du côté du soleil levant, la situation est différente mais le football chinois reste peu développé à l’international comme pour l’Inde. Le gouvernement chinois n’a pas du tout la même approche du développement du football, ce sport est à l’inverse sur-financé.
La ligue nationale appelée « Chinese Super League » regroupe seize équipes, elle dispose de moyens financiers importants qui lui permettent d’offrir des contrats aux joueurs ou aux coachs étrangers comme pour Ronaldo Cristiano qui a refusé une offre de 200 millions d’euros. Mais cette manne d’argent provoque aussi de la spéculation et de la corruption à tel point qu’en 2012 le gouvernement chinois a dû interrompre le championnat pendant quelques mois.
L’objectif de la Chine est d’avoir d’ici 2020, c’est-à-dire demain, 70 000 stades et 20 000 centres d’entraînement. Comme elle le fait dans d’autres secteurs comme l’industrie ou l’agriculture par exemple, la Chine investit dans les clubs de football étrangers pour s’approprier l’expertise des dirigeants de clubs. Malgré cette volonté affirmée, la Chine est classée 88è au classement mondial de la FIFA. Tout comme l’Inde, peu de joueurs chinois jouent dans les clubs étrangers.
Dans combien de temps les chinois jusqu’ alors plus intéressés par les sports individuels deviendront-ils accros au football ? Qui de l’Inde ou de la Chine deviendra un acteur majeur des prochaines coupes du monde ? L’avenir nous le dira ….
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