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Chine : un président à vie

Vous avez dit démocratie ? Vous avez dit Etat de droit ? Vous avez dit pluralisme politique, alternance politique, libertés individuelles ? Le gouvernement chinois est bien sourd à tous ces principes, et vient de prouver une fois de plus que la démocratie n’a pas lieu d’être en Chine.


C’est ainsi que dimanche 11 mars, le Parlement chinois (alors vous vous dites, ce sont les élus quand même qui ont voté pour, c’est ça de la démocratie) a validé l’abolition de la limite des mandats présidentiels. Ceux-ci ne pouvaient durer au-delà de cinq ans et être renouvelé plus d’une fois. C’était donc le même système qu’en France.

Les chiffres sont déconcertants : 2 958 députés de l’Assemblée nationale populaire ont voté pour, trois se sont abstenus, et deux seulement, ont pris le risque de voter contre. Ce vote permet ainsi de modifier la Constitution chinoise de 1982 qui inscrivait ce principe de deux mandats afin d’éviter un retour au régime dictatorial. Il aura fallu à peine cinquante ans pour que cette règle soit effacée.

Le journal Le Monde a partagé dans un article la réaction de Hu Jia, un dissident qui selon l’AFP a été emmené à l’écart de Pékin en « vacances forcées ». Il dénonce ce vote et les intentions qui l’accompagnent : « Quarante-deux ans plus tard, à l’ère de l’Internet et de la mondialisation, un nouveau grand leader un nouveau tyran à la Mao se lève à nouveau sur la Chine. »

Pour rappel, Xi Jinping est arrivé à la tête de l’État en 2013, et son mandat devait ainsi prendre fin en 2023, et c’est un euphémisme que de dire que sa présidence n’est franchement pas marquée par des avancées démocratiques dans le pays, au contraire. Propagande, restriction voire inexistence ne serait-ce que d’une once de liberté de la presse, oppression des libertés individuelles et des minorités… la Chine, ce géant économique, cette puissance mondiale, est aussi un pays où la démocratie est très limitée.


Une démocratie de façade


Toute critique liée au changement de la Constitution a été littéralement effacée des réseaux. La censure règne en Chine, la société civile est muselée, et les dissidents incarcérés. Comment peut-on imaginer que plus d’un milliard d’habitants ne parviennent pas, ou même ne veulent pas réellement, s’opposer à leur dirigeant (dictateur) ?

Cela tient sans doute à l’histoire de ce peuple d’Asie qui sait combien il peut être dangereux d’exprimer son opinion si elle n’est pas conforme aux décisions du parti dirigeant. Les disparitions inexpliquées sont courantes, comme celle qui a eu lieu en décembre 2017 et qui concernait un artiste chinois et son épouse française disparus quelques jours alors qu’ils travaillaient à une exposition en hommage au dissident chinois Liu Xiaobo décédé en détention en juillet 2017. Plus récemment le 20 janvier dernier, un libraire a lui aussi été arrêté dans un train par des policiers en civil et n’a toujours pas réapparu. Son crime ? Travailler pour une maison d’édition non autorisée en Chine.

Des exemples comme ceux-là, il en existe régulièrement en Chine et ce vote n’augure rien de bon pour que la démocratie telle que nous la connaissons.

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