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L’accueil des migrants est une chance

Camini est un petit village d’Italie du Sud, à flanc de colline et situé à dix kms de la mer ; il comptait environ 8 à 900 habitants dans les années 90. Mais peu à peu les habitants ont quitté le village pour de multiples raisons soit économiques soit pour faire des études pour les plus jeunes, à tel point que la population est descendue à 240 habitants.

Aujourd’hui la courbe s’inverse et le village compte 140 nouveaux habitants. Mais qui sont ces nouveaux habitants ? Des migrants, pour la plupart venus d’Afrique et de Syrie, des jeunes isolés et aussi des familles avec plusieurs enfants.

Pour que cette dynamique se concrétise, une coopérative nommée Jungi Mundu a été créée en 2011 par Rosario Zurzolo et son épouse Giusy Carna. Elle a permis la création d’une trentaine d’emplois et regroupe des éducateurs, une psychologue, et bien sur les villageois eux-mêmes sans qui le projet ne pourrait pas fonctionner.


Pour réussir, la coopérative reçoit une aide financière de l’Etat qui est de 35€ par jour par personne, et le migrant lui reçoit la somme de deux cent euros par mois avec une particularité très importante. Sur ces deux cent euros, 125 sont donnés en monnaie locale qui ne peut être utilisée que dans les commerces des environs. Cela a pour effet direct de redynamiser le commerce local voire d’en créer de nouveaux pour répondre aux besoins et ainsi créer des emplois. L’argent de l’Etat est utilisé pour rénover les maisons mises à disposition par les propriétaires en échange des travaux.


C’est ainsi que pour redonner vie au village et loger les migrants il a fallu rénover les maisons vides qui tombaient en ruine. Ces chantiers ont permis la création d’emplois pour les italiens et pour les réfugiés, la menuiserie locale s’est même agrandie et les réfugiés participent réellement à la vie locale. Les maisons rénovées servent aussi de maisons d’hôtes pour recevoir les touristes de plus en plus nombreux. A Camini il n’y avait plus qu’une seule classe d’une douzaine d’élèves et aujourd’hui il y en a trois avec une cinquantaine d’enfants et deux maîtresses ont été recrutées.

La cohabitation n’est pas toujours facile car il y a de grandes différences de culture mais chacun apprend à se connaître dans un espace de paix et de tranquillité.


Camini n’est pas le seul village de Calabre, une des régions les plus pauvre d’Italie, à accueillir des migrants : environ quinze communes de la région font la même chose.

Pour autant cette expérience ne résout pas le problème de l’accueil des migrants mais elle montre qu’à l’échelon local, il est possible de permettre aux réfugiés pour un temps plus ou moins long de mener une vie digne, de se rendre utile et de construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et aussi pour ceux qui les accueillent.

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