top of page

Qui sont les Tatars ?

Lors de l’épisode 2 de la série d’articles sur l’Ukraine, je vous ai brièvement parlé du peuple Tatar, persécuté depuis 1791, et ignoré en 2014 lors du référendum organisé en Crimée.


Un peu d’histoire…

L’histoire de ce peuple n’est pas facile à retracer, tout d’abord car il n’a pas toujours porté ce nom, et car il était divisé en plusieurs tribus nomades qui ont beaucoup changé au cours des siècles. On sait aujourd’hui que les Tatars sont originaires des steppes d’Asie centrale. On dit également que les Tatars sont un peuple turc, mais attention, on ne fait pas référence ici à la Turquie actuelle ou à l’Empire Ottoman. Le peuple Tatar est majoritairement sunnite. Dans les années 800, les Tatars pouvaient être des tribus autonomes, ou bien assujettis à ce qu’on pourrait appeler un royaume. On parle de « Khanat » avec à sa tête le « Khan ».


Au XVIème siècle, les tatars représentent le peuple majoritaire en Crimée. Mais en raison de l’occupation russe sur la péninsule de Crimée, les Tatars ont été persécutés et sont devenus minoritaires. Mais les Tatars ne sont pas seulement installés en Crimée. On retrouve également des Tatars en Turquie, dans les Balkans, et en Russie, principalement dans la république du Tatarstan. On parle aussi des Tatars pour désigner en Pologne la communauté musulmane.


Ce peuple Tatar est donc constitué d’une multitude de groupes ethniques, qui vivent dans des pays différents et qui sont pour la plupart considérés comme des minorités. C’est pourquoi ils ont, à de nombreuses reprises, été l’objet de persécutions. En Russie, ils ont été victimes des purges des années 30, ils ont également été accusés par les soviétiques de collaboration avec l’Allemagne nazie après la Seconde guerre mondiale. Selon l’historien Grégory Dufaud, 200 000 Tatars ont été déportés en Asie Centrale, en mai 1944 et près de 109 000 décès ont été comptabilisés. La commémoration de cette déportation est désormais interdite, en Crimée.

Ces persécutions ont poussé les Tatars à l’exode, participant à leur dispersion. Ce n’est qu’après la chute de l’URSS en 1991 que le peuple Tatar a pu retourner en Crimée.

L’histoire se répète pour les Tatars de Crimée…

En 2014, lors du référendum convoqué en Crimée, les Tatars ont décidé de boycotter ce référendum, qui avait pour objectif de rattacher la péninsule à la Russie. Après des années de persécution, les Tatars de Crimée se sont vivement opposés à ce rattachement à la Russie, qui les a déjà tant fait souffrir. Lors de ce référendum, les Tatars ont été ignorés et exclus des négociations alors qu’ils représentent 13% de la population en Crimée.

Depuis le rattachement de la Crimée à la Russie, non reconnu par la communauté internationale, les Tatars sont sous pression et leurs droits sont menacés. Jusqu’à présent, les Tatars étaient représentés par leur propre assemblée, le Medjlis. Mais depuis le début de l’année 2016, cette assemblée est bannie des médias, accusée d’activités extrémistes. Pareillement, l’unique chaîne de télévision en langue tatare, ATR, a été fermée.


Quel futur pour les Tatars de Crimée ? Seront-ils contraints de fuir leur territoire, où tout est fait pour effacer leur histoire ?

Suivez-nous !
  • Twitter Basic Black
  • Facebook Basic Black
Dernières publications
bottom of page