Tromelin, vous connaissez ?
Mais qu’est-ce que ce mystérieux « Tromelin », ce sujet soumis au débat à l’Assemblée Nationale le 18 janvier ? Un îlot d’1km², inhabité, au cœur de l’Océan indien.
Cet îlot appartient à la France, depuis qu’un navire français l’a découvert en 1722. Mais depuis 1976, l’île Maurice revendique sa souveraineté sur l’île Tromelin. En 2010, un accord de co-gestion a été établi entre la France et Maurice. Mais… il n’a pas encore été ratifié. Et c’est cette ratification qui sera débattue, qui explique l’arrivée de l’île Tromelin à l’Assemblée Nationale cette semaine. Pour la France, cet île est sous l’administration des Terres australes et antarctiques françaises.
Comment cet îlot peut-il faire débat ?
Un peu d’histoire…
Le traité de Paris signé en 1814 entre la France et le Royaume Uni est la raison principale de la revendication mauricienne : ce traité concédait l’île Maurice et ses dépendances au Royaume Uni. Mais, après que l’île Maurice soit devenue un Etat indépendant en 1968, elle a décidé de revendiquer sa souveraineté sur l’île Tromelin, la considérant comme une des dépendances désignées dans le traité. Mais pour la France, l’île Tromelin ne figure pas dans ce traité. Il semble y avoir une légère différence entre la version française et la version anglaise… Refusant de concéder l’île Tromelin, la France signe avec l’île Maurice un projet d’accord de gestion commune, en 2010.
Mais alors pourquoi la France est-elle si attachée à cet îlot de sable ?
Car derrière 1km² d’île, il y a une Zone Economique Exclusive (espace maritime régi par le droit de la mer) d’une superficie de 280 000km². Ce sont ces petits îlots et ses outre-mers qui permettent à la France de disposer d’une zone économique exclusive totale de 11 millions de km², et qui ainsi placent la France parmi les trois grandes puissances océaniques (avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne). Cette ZEE est une véritable source de richesses pour la France, en matière de pêche principalement. C’est donc pour des raisons économiques, et scientifiques que plusieurs députés ont souhaité un réel débat sur la ratification de cet accord de co-gestion, qui pour eux serait une remise en cause de la souveraineté de la France.
Par ailleurs, d’autres îles françaises sont revendiquées notamment par Madagascar, et certains craignent qu’un tel accord en génère d’autres. Le gouvernement, par le biais du Secrétaire d’Etat chargé au Commerce extérieur, Matthias Fekl, assure que cet accord promet des bénéfices mutuels en matière d’environnement, de pêche, de météorologie et d’archéologie.
Quels sont vos avis sur cet accord de co-gestion ? Vous pouvez les partager avec nous en nous envoyant un message, par la rubrique « contactez-nous ». Nous garderons un œil sur ce débat et sur la décision prise…