top of page

Ukraine, entre Europe et Russie : épisode 1

En 2014, l’Ukraine était au cœur des débats, au centre des enjeux internationaux et très présente dans les médias. La situation en Ukraine avançait vite : la chute du gouvernement Ianoukovitch, l’annexion de la Crimée par la Russie, les combats entre pro-russes et militaires ukrainiens… Aujourd’hui, on pourrait croire que la situation s’est calmée, personne n'en parle plus vraiment... Et pourtant, les affrontements à l’Est de l’Ukraine continuent, faisant cinq morts en décembre 2016, et au total, 9 600 depuis 2014. Mais pour comprendre la situation actuelle, il est d’abord nécessaire de revenir sur les raisons du conflit, de la division du pays et des tensions entre l’Ukraine et la Russie.


Un peu d’histoire…


L’Ukraine est indépendante depuis le 24 août 1991. Malgré son indépendance, l’Ukraine a conservé des liens très étroits, notamment économiques, énergétiques mais aussi culturels avec la Russie, ce qui semble tout à fait logique lorsque l’on en apprend davantage sur l’histoire des relations russo-ukrainiennes.


En 2004, alors que Viktor Ianoukovitch (Parti des Régions, dit de « centre droit ») vient d’être élu président, deux de ses opposants, Viktor Iouchtchenko et Ioulia Tymochenko (centre droit également) contestent sa victoire et dénoncent un recours à la fraude, ainsi que l’implication de… Vladimir Poutine dans le scrutin (tiens, ça ne vous rappelle rien ?). Cette opposition politique se transforme rapidement en un large mouvement populaire, soutenu par des gouvernements occidentaux comme les Etats-Unis. Ce mouvement, appelé la « Révolution orange », a obtenu l’organisation d’un nouveau vote, aboutissant cette fois-ci à l’élection de Viktor Iouchtchenko.


Son élection n’a cependant pas été synonyme d’apaisement, bien au contraire, sa présidence est rythmée par de nombreuses crises politiques et l’échec de plusieurs gouvernements consécutifs.


Rendez-vous place Maïdan, à Kiev…


Finalement, en 2010, c’est le même Viktor Ianoukovitch qu’en 2004, qui est élu à la présidence du pays. Sa présidence fut un tournant pour les relations entre l’Ukraine et l’Union européenne, lorsqu’il décide en 2013 d’abandonner l’accord d’association avec l’UE. Une décision qui a mené le peuple ukrainien dans les rues de Kiev, et sur la place Maïdan… les manifestants réclament la démission de leur Président, et plaident pour le « choix de l’Europe », de la démocratie, de la liberté… mais le peuple fût largement ignoré et a subi une répression violente.

Suite à cette manifestation populaire qui a rassemblé plus de 800 000 personnes à Kiev, les événements se sont enchaînés : la Russie a soudainement racheté la dette souveraine ukrainienne (11 milliards d’euros, que de générosité…), le Parlement ukrainien a voté une loi qui restreint le droit de manifester et plusieurs ministres ont démissionné. Le Président Ianoukovitch est finalement destitué par le Parlement en février 2014, deux jours après une journée d’affrontements qui a fait 80 morts. Ianoukovitch dénonce un coup d’état et prend la fuite.


Au début de l’année 2014, l’Ukraine est en proie aux divisions, à l’instabilité politique et à la crise économique. C’est le moment idéal choisi par Moscou, pour déstabiliser davantage le pays, en faisant de la Crimée le nouvel enjeu de cette crise, qui ne fait malheureusement que commencer…

En quelques mois donc, l’Ukraine a mis fin au processus d’association avec l’Union européenne, et voit son intégrité territoriale menacée par la Russie. Pendant ces quelques mois, l’Union européenne n’a pris aucune mesure décisive pour soutenir ce pays bien qu'une partie de la population manifestait sa volonté de rapprochement avec l’UE. On peut également s’interroger sur les mesures prises par le gouvernement ukrainien : en février, ce dernier fait abroger une loi qui retire alors au russe le statut de langue régionale protégée. Cette prise de position très claire a participé à la protestation des régions russophones, comme le Sud-Est du pays et à Sébastopol, en Crimée. L’unité ukrainienne est mise à mal, et l’on peut s’interroger sur la réelle nécessité de cette abrogation, dans un contexte déjà extrêmement tendu…


Finalement, l’épicentre de la crise se déplace alors de Kiev, à la Crimée… à lire dans l’épisode 2.

Suivez-nous !
  • Twitter Basic Black
  • Facebook Basic Black
Dernières publications
bottom of page